De nombreux tests pour déterminer les pe De nombreux tests pour déterminer les performances réelles

«Alors, ils valent quoi ces tracteurs pas chers ?» Pas une semaine ne se passe sans qu'un lecteur demande des informations sur ces tracteurs à bas coût, dits «low cost». Et il est bien difficile de lui répondre car, en dehors des salons, nous n'avons jamais l'occasion d'en côtoyer et encore moins de travailler avec ces tracteurs.

D'où l'idée de faire un comparatif de ces nouveaux venus en les mettant à l'épreuve sur une ferme des Pays-Bas. Le cahier des charges est simple: s'il coûte moins de 35.000 euros, le tracteur nous intéresse.

Seule obligation pour le mettre sur un pied d'égalité avec les modèles d'occasion au même prix, le tracteur low cost doit être équipé d'une cabine. Un critère qui a donc éliminé d'emblée les versions à bas prix des grands constructeurs, en particulier le Tiger de Same.

Pour le reste, tous les acteurs du marché ont été contactés, même les plus exotiques. Enthousiastes au début, ils se sont vite refroidis lorsqu'ils ont appris que les engins seraient utilisés en conditions réelles sur une ferme.

Ajoutons à cela que la plupart sont importés par de petites structures pour lesquelles il n'est pas évident de disposer d'un tracteur juste pour un test.

Sous toutes les coutures

Au final, trois concurrents ont répondu présent: Farmtrac, Kioti et Zetor, auxquels s'est ajouté Case IH, qui a joué le jeu avec son tracteur d'entrée de gamme dépourvu de toute option. La puissance de l'engin a été laissée au choix du constructeur, la consigne étant de ne pas dépasser 80 ch et 35.000 euros.

Bilan des courses, la moyenne de l'essai se situe plutôt autour de 70 ch et de 30.000 euros. Le premier enseignement du test, indépendamment de la marque, est que, contrairement aux idées reçues, on peut réaliser de nombreux travaux avec moins de 80 ch.

Fauchage, fanage et andainage ont été effectués à vitesse soutenue par tous les concurrents. Le déchaumage a posé des difficultés au Kioti, mais il s'agissait plus d'un problème de capacité de relevage que de moteur. La seule limite est le transport, qui n'est pas une tâche ad hoc pour ces petits gabarits.

Les quatre tracteurs ont travaillé pendant cinq jours. Six journalistes les ont testés au transport et au déchaumage dans un premier temps. Puis fauche, fanage et andainage étaient au programme, ces engins étant notamment destinés à des structures d'élevage. Ces tracteurs ont donc pu s'exprimer au champ comme sur route.

Le déchaumeur à dents mesurait 3 mètres de largeur, la barre de coupe de la faucheuse, 2,55 mètres. La benne transportée pouvait contenir 12 tonnes. Les essais se déroulaient aux Pays-Bas, sur l'exploitation de l'université de Wageningen, à 60 km au nord-est d'Amsterdam. Située sur un polder, elle a des parcelles aux sols sableux.

Tantôt conduits normalement, tantôt poussés dans leurs derniers retranchements, les tracteurs ont été beaucoup sollicités. Et quand ils ne travaillaient pas, ils subissaient une batterie de tests. La société allemande Maschinenbau Haldenwang a mesuré leurs performances selon les critères d'homologation OCDE.

Les techniciens ont mesuré la puissance et le couple à la prise de force à l'aide d'un banc moteur. Les résultats sont donc supérieurs à ceux qui auraient été notés en traction pure. Ils ont aussi déterminé le régime nominal et les consommations aux puissances et couples maximaux.

Ils ont relevé les décibels en cabine et à 4 mètres des engins. Des mesures consistant à évaluer les distances de freinage ont été entreprises, mais les résultats étaient difficiles à interpréter. Néanmoins, ces tests, effectués sur une ligne droite et sans outil, nous ont suffi pour constater la faiblesse des freins du Case IH et du Farmtrac. Mieux vaut éviter tout freinage d'urgence.

Selon nous, le Zetor et le Kioti s'en sortent mieux. Le concessionnaire local a mesuré les débits et les pressions des circuits hydrauliques des tracteurs essayés.

Sur le papier, avantage Zetor

A première vue, le Zetor est le protagoniste qui en impose le plus. La mesure de la puissance maximale confirme cette impression. Quand ses adversaires plafonnent à 66 ch, le tracteur tchèque délivre 79 ch. C'est aussi lui qui consomme le moins pour les trois mesures effectuées.

Les puissances enregistrées sont en moyenne inférieures de 10% aux valeurs fournies par les constructeurs. Les débits et pressions des circuits hydrauliques ont été mesurés au régime de moteur maximal, poignée du distributeur à fond. Les chiffres confirment nos constats pratiques.

Il n'est pas surprenant de voir le Kioti avec le plus faible débit, ce tracteur éprouvant des difficultés pour replier une barre de fauche de 2,55 mètres de largeur. La marque coréenne et Case IH surestimeraient de plus de 15% l'hydraulique de leur tracteur. Les débits du Farmtrac et du Zetor sont conformes aux indications.

Nous avons laissé de côté les données des constructeurs jusqu'au bout, allant jusqu'à mesurer les diamètres de braquage, les mensurations des tracteurs et de leurs cabines. Idem pour la pesée des quatre machines, que nous avons réalisée sur le pont-bascule de la ferme.

Pour évaluer la vitesse de pointe, nous avons utilisé un GPS, tous les tracteurs ne possédant pas de compteur... Le Farmtrac et le Kioti dépassent difficilement les 30 km/h. Seuls le Zetor et le Case IH jouent dans la cour des grands. Mais si le premier a une tenue de route correcte, il est recommandé de ne pas aller trop vite avec le second.

En termes de tarifs, les constructeurs nous ont fourni les prix sans remise. Notre comparatif met en lice des tracteurs coûtant de 24.000 à 32.000 euros.

1. Bruit. Nous avons mesuré le bruit en cabine (portes ouvertes et fermées) et à 4 mètres des tracteurs. Les résultats donnent une idée du confort de travail.

2. Mesures à la prise de force. Nous avons mesuré les puissances, couples et consommations des quatre tracteurs à l'aide d'un banc moteur et d'un outil informatique.

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